Hybridation parfaite, entre l'humain et le céleste...

Une stature imposante, un sourire carnassier pourtant bien humanoïde, ton apparence flotte avec la limite celle de ta race, rappelant dans ta chair tes racines bestiales. Être fait de peau et de plumes, tu toises le monde depuis les airs mais aussi depuis ta carrure étonnante. Frôlant quasiment les deux mètres, il ne semble n'y avoir que les premiers-hommes à même de pouvoir te regarder de haut aisément.

Ton visage, davantage intimidant que charmant, rappelle très vite les oiseaux de proies que l'on peut croiser dans ce monde. Des yeux perçants, monochromes, opaques, taillés pour repérer la plus fragile des proies et te permettre d'en faire ton divertissement du moment. Des plumes blanches, presque immaculées, te servant de chevelure et des dents tranchantes te donnant un si joli sourire.

Mais ce n'est cependant pas l'abondance et l'éclat de ton plumage qui fait de toi une reine adéquate pour ton peuple. Mais belle et bien tes ailes, puissantes, robustes, qui te permet de frôler des sommets que la plupart des mortels sont incapable de ne serait-ce que se figurer. Des ailes qui font ta réputation au sein de ta tribut, qui forcent le respect chez tous-ceux qui se rappellent que les hommes-bêtes ont repoussé pendant de nombreuses années les Qalishis avant de pactiser avec eux.

Contrainte de constater que certains membres de ton peuple perdent de leur plumage pour s'apparenter davantage au peuple des hommes. Tu n'aimes pas cela, ton lignage aviaire est pour toi une fierté inestimable, que tout les membres de ta tribut devraient vanter fièrement.

Ainsi, tes mains comme tes pieds sont semblables à des serres acérées, aussi agiles que puissantes, tandis que le reste de ton corps est couvert de plumes blanches cachant la musculature et la chair derrière partageant la même teinte. Il serait impossible de te confondre avec une autre race, même pour un aveugle.

Ta démarche en conséquence est tout aussi particulière. Tu n'aimes pas marcher, tu n'aimes pas devoir fouler le sol de ceux que tu juges en dessous de toi et de ton peuple. Pourtant, lorsque tu dois le faire, il n'y a qu'une grande arrogance qui s'y dégage, un torse parfois bombé maladroitement comme si tu revendiquais dans tes pas une ascendance royale que tu t'es pourtant autoproclamée.

Ta voix quant à elle n'est guère plus commune. Virant entre le grave et l'aigu, elle se perd souvent en dissonance dérangeante pour l'écoute. Pourtant, elle ne manque pas d'assurance, et elle s'assure toujours que les paroles prononcées soient retenus par l'auditoire. Quant à tes tenus vestimentaires et bien... La majeur partie de ton corps est déjà voilée par ton plumage naturel mais il t'arrive bien souvent de décorer celui-ci à travers divers textiles souvent très colorés pour te mettre en valeur, pour encore plus rayonner de cette beauté dont tu sembles si enorgueillit.

Après tout, tu as aussi le droit de t'approprier ce que d'autres font si bien.

Orgueil Bestial

En abandonnant ce monde, les dieux n'avaient laissé que silence, désespoir, et vide... Trônant désormais comme un royaume dépourvu de maître bien au dessus de ses sujets, les cieux étaient devenus le ciel reflet de liberté, le seul échappatoire pour les brebis égarés perdues sans leur berger...

Et tu t'es appropriée ce domaine, tu en as fait tiens. Narcissique, belliqueuse, vindicative, quiconque ose disputer ta grande autorité au sein de ces cieux et de la jungle mérite ton courroux, sadique et sans pitié. Tu n'es pas une déesse, non, toi tu n'abandonnes pas tes fidèles, tu ne les laisses pas s’entre-tuer face à un quelconque absence d'écho. Non toi tu es une guide,  une reine, un phare pour les membres de ta race, ceux qui ont mérité ta sympathie, qui ont gagné de naissance le droit de voler sous tes ailes.

Tu répugnes tout ce qui n'est pas comme toi, tout ce qui n'est pas comme ton peuple. Tu te moques des Qalishis, et des hommes-bêtes incapable de percer les cieux. Des marches-pattes, des vers de terres contraint de se perdre en négociation et en cérémonie pour subsister. Des idiots pour les uns, et des animaux en laisse pour les autres, ayant troqué leur liberté pour la sécurité face à des temps soi-disant sombres.

Mais toi tu vois au delà du voile des ténèbres, tu vois la lumière éclairer tout ceux ayant les capacités d'aller au-delà ! Jamais tu n'échangerai ta souveraineté, jamais tu ne viendrais à enchaîner ton peuple pour contenter la faiblesse des autres ! Vous valez mieux que ça ! Comme un instinct purement primaire, tu connais la vérité là où tout le monde se perd en conjectures hasardeuses.

Le monde doit être conquis !

Mais tu n'es pas sotte, loin de là. Pour naviguer à travers les cieux, il faut un esprit aiguisé, une vision éclairée des choses. La politique est sans doute similaire à tout cela. Ces marches-pattes s'étaient réunit sous la peur d'un lendemain funeste. Seuls et apeurés, ils étaient ridicules, mais ensemble... Ils pouvaient être des menaces imprévisibles. Alors tu les tolère, autant que faire se peut, parfois tu collabores même avec eux, préférant de toute manière la présence des marches-pattes à celle d'étrangers venus d'autres royaumes.

Au moins tes pairs mammifères savent qu'ils ne faut pas provoquer le courroux de la Reine des Cieux. Et c'est très bien ainsi... Pour le moment.

Cependant, tu restes véhiculées par les pulsions semblables à celle d'un oiseau de proie. Tu es sadique, tu es vicelarde, tu es cruelle. Éternelle insatisfaite, combien de temps encore cette jungle arrivera à te satisfaire ? Combien de temps encore avant que l'envie de t'emparer de l'intégralité des cieux et de tout ce qui siège en dessous ne te prenne ?

Qui sait ? Les dieux sûrement. Mais ils ne sont plus là.

Éveil

Force... Passion...

Volonté primaire... Les Hommes-bêtes, des êtres entiers, complets mais tout aussi divers. Séparés, ils ont survécu. Ensembles, ils ont vaincu... Aujourd'hui, alors que les racines du passé semblent se perdre dans des échos inconstants, les Hommes-bêtes semblent être perdus dans la nature imprévisible de l'avenir.

Née d'une lignée n'ayant que très peu changé eau fil des générations, tu étais différente. Jeune, tu aspirais déjà à bien plus qu'à la simple survie, qu'à l'unique pérennité de ton sang. Les cieux étaient un royaume que ta tribut ne partageait avec personne, et au sol, la jungle était votre bastion. Tu étais fière de cette indépendance, de cette liberté. A l'époque, le Grand Rassemblement était déjà de vigueur, et tu regrettais le fait de devoir brasser ta grande culture avec celles des autres hommes-bêtes.

C'était nécessaire pour la survie du groupe, il fallait unir vos forces pour lutter contre l'expansion agressives de la dynastie Hasis. Mais à quoi bon faire cela ? Vous étiez tout autant différent des marches-pattes que des envahisseurs. Vous leur étiez supérieurs par droit naturel. Et tu n'étais pas la seule à partager cet état d'esprit inculqué par tes ancêtres.

Figée dans une neutralité déconvenue, c'était le dédain qui trônait dans ton esprit lorsque tu pensais à ce peuple d'humains et à ces soumis de marche-pattes. Pour autant, ce mépris, cette frustration n'allaient que s'intensifier avec les années en prenant bien d'autres formes.

Les divergences étaient importantes, si bien que vous étiez davantage une tribut prônant l’isolationnisme plus qu'autre chose. Et en réalité, tu étais la plus grande fervente de cette position. Tu n'avais pas attendu que le précédent chef de tribut ne se retire pour t'imposer. Tu étais plus forte, plus ambitieuse, plus féroce ! Tu dévorerais les cieux, les terres, les mers s'il le fallait !

Ils insultaient votre bastion par leurs dénominations puérils, ridicules, rétrogrades ! Le Pied du Père qu'il disait ! Une insulte qui te faisait grincer les dents, qui faisaient trembler tes ailes.

Vu ta génétique très proche de vos anciens, n'ayant que très peu brassée pour se conformer aux normes humanoïdes, il ne faisait aucun doute que tu ressortais même parmi tes pairs. Des pairs que tu chérissais, dont tu maudissais parfois la naïveté, mais dont tu t'assurais d'entretenir la flamme de la colère.

Le Prince réussissait continuellement à charmer les autres tributs, mais pas la votre. Ce n'était qu'un clown paré de dorure, un sourire factice figé dans un corps de petit porcelet ! Il ne tenait son ascension qu'à la disparition des dieux, à la peur primordiale que cela avait réveillé chez tout les mortels. Toi aussi tu avais eu peur, toi aussi tu avais crains la fin de ton monde.

Mais à aucun moment tu n'avais cherché la force chez les autres, chez ces êtres inférieurs, pour relever la tête. Votre tribut avait été insultée par la présence de ces hommes depuis des décennies, par la faiblesse des autres tributs d'autres homme-bêtes, et ce n'était qu'une question de temps avant que la colère ne gronde parmi ton clan de célestes.

Naturellement, tu pris de force la tête de ta tribut. L'ancien chef avait fait son temps, le poids des âges ayant commencé à faner ses plumes pourtant magnifiques durant sa jeunesse. Son esprit vieillissant était devenu incapable de supporter le poids des fléaux frappant ce monde, de s'adapter aux changements de ceux-ci.

Le monde de la jungle était cruel et sans moral. Qu'importe ce qu'il avait fait pour son peuple, lorsque l'on ne devenait qu'un gaspillage de ressource, alors on se faisait écarter. Le poussant à faire son dernier envol, tu étais la plus disposée à prendre ce rôle. Si bien que tu t'autoproclamas Reine des Cieux il y avait de cela une dizaine d'années. Tant qu'on te jurais allégeance, tu promettais protection, bonheur et puissance.

Car qui pouvait vous arrêter, vous, le peuple des cieux, si vous étiez unis sous la même bannière, la même volonté ? Si vous brûliez d'une flamme unique, virevoltant en écho avec la force de vos ancêtres s'étant battu pour conserver cette jungle ? Tout aussi guerrière que meneuse, tu étais le fer de lance de cette nouvelle aube.

Mais il te fallait attendre, il te fallait encore faire profil bas. A nouveau les dieux avaient frappé de leurs machinations ésotériques, offrant au prince un présent qu'il ne méritait pas. Tu voulais plus que cette jungle, tu voulais le monde.

Le titre de Reine des Cieux t'allait à merveille, mais il ne te suffisait plus avec les années, tu voyais bien plus haut. Encore plus que tes ailes étaient capables de te porter. Si les dieux avaient abandonné ce monde, alors de nouveaux finiraient par émerger. Et tu t'assurerais que la tribut des bêtes-ailées ne soient pas laissées pour compte. Bien au contraire.