L'émissaire, ou plutôt la Lord Bluthund semblait avoir une idée ici très intéressante ! Visiter un aéronef ! C'était bien là une idée bien plus intéressante que de lui faire visiter le palais royal et les appartements de Dante, bien entendu elle n'avait pas encore vue la belle chambre du Prince mais certaines choses pouvaient attendre, surtout s'ils elle n'étaient pas prêtes d'arriver.






Ce n'était peut-être pas exactement ce qu'avait demandé Asta mais peut-être serait-ce encore mieux que ce qu'elle aurait espéré. Le Prince se dépécha donc de la guider hors de sa chambre, sans la presser évidemment, il était clair qu'elle pouvait prendre tout son temps en sa compagnie.

Une fois la dame d'Halogia sortie il referma les portes en verrouillant puis se dirigea vers un couloir différent de celui par lequels ils étaient arrivés, ce couloir menait à une porte en bois toute simple.

Derrière cette porte ce n'était plus un couloir en marbre mais un long couloir fait d'une manière rocheuse très resistante, on avait clairement pas considéré l'esthétisme par ici, au fur et à mesure que le duo avançait dans le couloir des vibrations et vombrissements pouvaient se faire entendre, ainsi que des bourdonnements qui faisaient clairement penser à la manipulation des éléments ou de la magie.





Dante semblait avoir un air bênet et fier en disant cela alors qu'ils finirent par débouler dans une énorme salle, qui était donc le hangar à aéronefs du Palais Royal. Il ne semblait cependant pas y avoir beaucoup d'aéronefs par ici.

Il y en avait un modèle standard d'une taille respectable et qui pouvait sûrement transporter un paquet de gens. Il y avait également un plus petit modèle pour petit groupe ainsi qu'un étrange prototype qui ne semblait pas tout à fait terminé, un peu comme une sorte de caisse à savon que deux enfants auraient construit à l'aide de leur parents.

La louve marchait en sa compagnie, caressant une vieille cicatrice à son poignet de ses doigts noircis par les brûlures enchantées qu'elle avait subies des années durant. Elle souriait devant sa naïveté, il n'avait pas idée de l'idiotie qu'il était en train de commettre, et une fois plus profondément dans ce hangar caverneux et humide, elle profita de l'absence de gardes pour tirer sa lame de sa taille et la passer soudainement au cou de son hôte, fermant au passage la lourde porte de bois noyé cerclé de fer d'un grossier geste du pied.

Elle avait l'air de le juger durement du regard, appuyant de son arme sur la carotide du prince bâtard, lui dont l'enthousiasme naïf n'avait pas l'air de le quitter quelques secondes auparavant.






Elle lui fit une petite entaille avant de rengainer en ricanant de cette sotte appellation, il n'était pas plus son prince qu'elle était son lord. Reposant de nouveau son coude sur le pommeau de son arme, comme une habitude dont elle ne pouvait se passer, elle ajouta sans qu'il ne puisse avoir ne serait-ce qu'un répit face à la tension de la scène. Entourés de ces immenses colosses de bois et de métal.






Avec ces paroles, elle osa lui tourner le dos, serrant son pommeau de sa main au repos, elle serait capable de parer une tentative d'attaque, à moins que le prince ne se décide à fuir ou à sonner l'alerte, auquel cas, sa main droite s'enflammait déjà d'une salve tourmentée pour le faire taire si lui venait l'idée de s'éclaircir les cordes vocales.

Alors que Dante s'apprêtait à faire gracieusement visiter à son invitée ce petit hangar dédié à la famille royale il se rendit compte qu'il avait été menacé par l'arme de cette dernière. Elle semblait vouloir marquer un point au sujet de sa naïveté alors qu'elle lui fit une légère entaillade au niveau du cou, une étratignure qui saignerait quand même un tantinet.




Son aggresseuse semblait ne pas avoir envie de terminer le travail, ça ne semblait être qu'une simple démonstration pour dire au prince bâtard à quel point il avait été idiot et naïf, mais peut-être avait-il espéré mieux de la part d'une Halogienne que ce genre de méthodes, cependant elle semblait quand même avoir des intentions un peu différentes.







Sa seigneurie Bluthund semblait lui avoir tourné le dos, mais Dante ne voyait pas trop le message qu'elle essayait de lui communiquer à travers ce geste, surtout après tout ces avertissements. Dante laissa échapper un rire qui ressemblait presque à celui d'un dément.





Son ton était désinvolte, pourtant il ne semblait pas en mesure d'attaquer Asta, d'ailleurs le prince bâtard n'avait pas d'arme sur lui.
Mais peut-être que l'Halogienne réalisa un peu trop tard qu'il n'était en réalité pas tout à fait désarmé lorsque l'humidité ambiante sembla monter en flèche d'un coup, l'oeil divin Hydro pas si caché que ça sur sa tenue brillant d'une grande intensité alors que la Lord Bluthund put soudain sentir son appui devenir instable et elle tomba sur ses fesses.





Il ne sembla pas enchérir sur cette action ni même chercher à se défendre après cela, il avait juste envie de faire ça depuis tout à l'heure. Il resta debout devant elle, un sourire provocateur sur le visage, visiblement interessé de connaître la suite de cette histoire de gens dans l'ombre.

Le poids de ses talons fendit la roche soudainement alors qu'elle avançait d'un air suffisant, elle perdit pieds sur le sol avant de tomber sur les fesses... Du moins c'est ce que le prince bâtard cru voir de son point de vue. Mais d'une simple flexion des genoux, sans même mettre une main à terre, le lord se remit debout, à sa hauteur. Elle n'était pas tombée et s'était simplement accroupie pour jouer à son jeu. C'était si improbable comme situation qu'on se croyait alors dans l'un de ces récits colorés racontés à Kuro où des vaillants héros combattent investis de pouvoirs posturales. De la merde industrialiste à n'en pas douter.

Ainsi, elle était bien loin d'être le genre de femme à se faire avoir par de telles ruses, encore moins maintenan, ainsi elle ajouta avec son habituelle condescendance.






Lui faisant de nouveau face, elle lui lança un sourire amusé puis rangea ses bras derrière son dos, faisant ainsi balancer son épais manteau derrière elle.






Non contente d'avoir faillit tomber à la renverse, la sorcière qu'elle était si prompt à s'ouvrir venait de nouveau de se fermer, et voilà qu'elle invitait son compagnon à réitérer la tentative. Il y avait vraisemblablement wyverne sous roche et peut-être que le bâtard n'allait pas s'y brûler sans y réfléchir à deux fois.

Dante put observer la musculature puissante des cuisses de son adversaire, si on pouvait la considérer comme telle. Sa tentative aurait peut-être été moins vaine si il n'avait pas un Lord en face de lui, on racontait souvent que les Premiers-Hommes avaient beaucoup de talents. Même si il fallait avouer que celle-ci n'était pas vraiment à la hauteur en terme de taille.




Dante soupira puis fini par ranger ses mains dans ses poches et adopta une attitude nonchalante, observant de bas en haut une fois de plus son interlocutrice, son regard plongeant dans le sien.







Son changement d'attitude pouvait surprendre Asta, lui qui semblait enclin à lui rendre la monnaie de sa pièce il y a quelques minutes après s'être fait menacé et presque comme humilié par son invitée.





Il resta les bras croisés face à elle, sans réduire ni augmenter la distance qui les séparait, se passant une main légèrement sur la petite éraflure causée par la démonstration d'Asta, laissant échapper un autre soupir, un peu comme l'air de dire qu'elle n'était pas obligée d'aller aussi loin pour en venir à ses explications.

La moue du Lord se déforma quelque peu de nouveau, mais la louve parvint à endiguer son tempérament de feu. Elle ne céderait pas à ses travers cette fois, il le fallait pour ne pas alerter la garde. Elle ne pouvait pas espérer l'affronter ici, et elle n'était pas là pour ça.
Ainsi, elle ne laissa échapper qu'une remarque acerbe avant de tirer une missive en plein visage du prince, comme si il s'agissait là d'un couteau de lancer.






Avant de se diriger vers la porte de sortie comme pour prendre congé, à voir si le bâtard la laisserait partir ainsi, il semblait évident que la missive contenait les informations qu'elle lui faisait languir, mais elle n'avait toujours pas répondu aux raisons qui la poussaient à agir ainsi, retirant du poids à sa potentielle crédibilité, ces paroles pouvaient tout aussi bien être un piège. Comme une pomme empoisonnée qu'elle lui tendait. Il pouvait bien penser ce qu'il voulait de son offre, mais elle lui fit une demande en retour avant de passer la porte.






Toujours ce timbre narquois dans sa voix, qui donnait l'impression à quiconque qu'elle était en contrôle de la situation. Mais l'était-elle vraiment ?