À peine qu’elle reprend officiellement du service, que  ses consoeurs, en particulier la Mère, lui donnent une mission des plus  particulière. Tyra ne peut pas réellement refuser cette dernière, son absence  prolongée lui ayant déjà valu quelques remontrances au sein de l’ordre de la  Glace Eternelle. Alors, la voilà en marche en direction d’un village isolé, où  une rumeur commence à prendre de l’ampleur. Une créature démoniaque sévit  soi-disant dans la région, et effraie les membres de la populace. Bien  évidemment, cela est une opportunité comme une autre pour le culte de convertir  de nouvelles personnes, tout en étant l’occasion pour la Sainte de la Lance de  prouver qu’elle est de nouveau apte à être sur le terrain.

Mais pourquoi  l’envoyer seule, alors que des doutes planent encore sur sa capacité à pouvoir  occire une créature ? Tout simplement, car la plupart des officiels ne croient  pas en cette histoire de… Chimère, il n’y a pas d’autres mots pour nommer la  description… Non, les multitudes de descriptions que les rumeurs et les  plaidants ont transmises à la Sororité. Pour elles, au pire, c’est un gros ours,  et la peur fait halluciner les pauvres gens, au mieux, c’est un tueur en série  qui se déguise d’une manière loufoque pour jouer sur la superstition des gens.  Concrètement, rien que la Sainte de la Lance n’a pas déjà affronté lors de ses  anciennes capacités… Que certaines personnes dans le secret savent  intrinsèquement supérieurs suite à sa possession forcée.



Les premières paroles de Titan depuis que la femme aux cheveux d'argent a entrepris de faire le voyage à pied. Ignorant le démon, elle se contente simplement d'avancer. La Sainte a décidé de ne pas  utiliser une de ses invocations pour le voyage, profitant de ce temps  presque solitaire pour continuer de penser à sa situation actuelle.  Devoir supporter l’esprit supplémentaire est une chose, bien que ce dernier soit  étrangement calme de sa situation, ou du moins, ne tentent pas d’éliminer son  hôte dès la première occasion. Mais il est clair qu’un froid, sans jeu de mots,  est désormais palpable entre Tyra et la majorité de ses consœurs. Mais rien de  plus normal, quand elle a subi une opération qu’elle n’a pas désirée, et que  cette même opération fait d’elle un objet de valeur aux yeux de la  secte.

Malheureusement, ses pensées sont interrompues alors qu’elle  approche finalement à la périphérie du village. Certaines personnes l’ont vu  arriver de loin, et très vite, ils se sont mis en retraits dans leur bâtisse. Ce  n’est pas étonnant. La Fille de l’Eiskloster porte après tout son uniforme, et  la populace sait pertinemment que quand une Sorcière arrive, c’est très rarement  pour taper la causette avec les gens du coin. Faisant simplement fit de cette  réaction, la possédée va se présenter au doyen du village, qui lui explique la  situation, et les informations qu’il possède. C’est ainsi que depuis son départ  de la Sainte Citée, Tyra apprit la mort de deux nouvelles personnes, dont celle  d’un père de famille. Évidemment, la membre du clergé va sur l’endroit du  meurtre, aussi bien pour y récolter les informations dissimulées aux yeux des  paysans, que pour y faire les rites funéraires du défunt.

Une inspection rapide des lieux du drame révèle deux trois indices  intéressants. Tout d’abord, ce qui a attaqué semble posséder des serres  suffisamment acérées pour trancher du bois plus proprement qu’un bûcheron  expérimenté. Le second, c’est la présence, un peu plus loin, d’une écaille. Bien  évidemment, celle-ci semble sans intérêt au premier abord, et c’est sans doute  pour cela que les gens ne sont pas occupés. Mais vient le troisième indice… Le  manque de trace autour de l’attaque. Soit la chose est donc capable de camoufler  sa présence… Soit elle n’a jamais attaqué par le sol. Si la Sainte utilise les  trois indices, il est presque sûr que l’attaque provient donc d’un type de  créature volante qui habite dans les cimes des montagnes… Si sa théorie est  bonne, il ne reste plus qu’à la trouver.

Avec toutes les informations  qu’elle a besoin, l’ancienne Huldra n’a guère l’attention de rester sur place  plus ce qu’il en faut. Alors, après avoir rassuré la populace, en leur rappelant  bien de ne pas oublier les rites de la Glace Eternelle pour qu’ils continuent  d’acquérir sa protection, elle se met en route. Mais juste avant de partir en  quête de sa nouvelle cible, un jeune garçon brave la séparation des castes, pour  confesser ses doutes. Durant sa plaidoirie, entre demander si l’esprit de son  père est bien parti dans l’au-delà, et sa volonté de voir la Sorcière apporter  la justice contre la créature démoniaque, il lui glisse secrètement la présence  d’un autre individu nommé Eyjara, qui rôde également dans les environs, et  semble aussi chercher la créature. Il supplie donc, dans son innocence, de faire  en sorte que l’étrange femme ne connaisse pas le même sort que son  père.

Après avoir promis à la jeune pousse qu’elle va s’assurer de  retrouver la mystérieuse dame et d’assurer sa protection, Tyra se met en route  en direction des montagnes, laissant derrière elle les dernières traces de la  civilisation. La sorcière décide de rester au sol, en dessous des arbres, non  seulement pour camoufler son approche, mais aussi pour n’avoir qu’à vérifier une  seule direction; le ciel. Si jamais ses soupçons sont exacts, alors il ne sera  pas long avant que la bête pointe de nouveau le bout de son nez.



Aux paroles de Titan dans sa tête, Tyra s’arrête, observant un instant le  ciel, avant de se retourner vers l’éclat d’une voix qui vient donne raison au  démon, sans même avoir besoin de la chercher. La Sainte de la Lance se tourne  vers cette mystérieuse silhouette… Qui se décrit parfaitement. A vrai dire, de  par son expérience avec les démons, il est plus que certain pour la femme aux  yeux d’or que la silhouette devant elle est tout sauf vivante. L’ancien hôte de  Titan a eu cette même teinte de cadavre plus très frais récemment déterrée. Si  la Fille de l’Eiskloster n’est pas à sa recherche, la présence d’une forme  ressemblant très fortement à un personnage d’un conte pour enfants la met  naturellement sur ses gardes.

La Sainte observe la non-mort s’approcher d’elle de quelques mètres, laissant malgré tout une distance toute relative entre les deux protagonistes. Cela l’a fait rire intérieurement, qu’importe la distance que la sorcière peut mettre entre les deux, ce n’est pas ce qui peut la sauver, si elle décide d’attaquer. Cependant, ce n’est pas un assaut qui provient de son interlocutrice, mais une phrases des plus étonnantes… Assez pour faire apparaître une expression sérieuse sur le visage habituellement impassible de la possédée... Assez pour sortir Titan de sa léthargie silencieuse jusqu'alors



La tête de Tyra se relève d'un coup sec, comme si elle  essaye de se débarrasser des paroles du démon. La femme vêtue de rouge vient de  révéler quelque chose qui doit rassurer Tyra, mais qui, au contraire, ne fait  qu'accroître sa méfiance. Ses yeux se rétrécirent en fentes alors qu'elle  s'interroge silencieusement sur les véritables motivations derrière l'annonce  apparemment innocente de la femme.





Se contentant de répondre à Titan avec un sourire interne, la Sainte continue d’écouter les paroles de l’étrange femme… Qui se révèle plus qu’intéressante. Quitte à dévoiler son objectif, elle offre surtout une certaine perceptive sur ce qu’elle est, pour peu que ses paroles soient vraies… Un fait qui va pouvoir être vérifié très rapidement, si ses pouvoirs semblent aussi impressionnants qu’elle aime les vendre. Et si c’est le cas… Une décision va devoir être faite, à propos de sa position en tant que Fille de l’Eiskloster. Mais le temps de cette question n’est pas encore venu.




La femme aux yeux d’or, une fois qu’elle a répondu à la femme écarlate, reprit la route vers les pics, prenant la tête du cortège… Une possédée et une qui ne peut goûter à la mort. Il va être difficile de trouver un groupe plus étrange que celui-là… Si ce n’est en rajoutant l’hériter des Hresvaelgr peut-être… Une idée qui fait frissonner de dégoûts l’esprit qui partage son corps. Quoi qu’il en soit, la Sainte reste malgré tout sur ses gardes. Après tout, la Sorcière Rouge peut bien annoncer toutes ses bonnes intentions… Les rumeurs naissent rarement de fait imaginaires.

Continuant d’avancer dans la neige, Tyra observe de temps à autre les cieux, essayant d’apercevoir cette créature qui a fait son nid dans des sommets étrangement bas pour elle. Mais son attention reste aussi au niveau du sol, qui peut-être tout aussi dangereux, surtout quand c’est une femme aux affiliations inconnues qui sert d’arrière-garde. C’est bien pour cela, que lorsqu’une ses oreilles ont captés le bruit de ce qui semble être un projectile, la manieuse de lance fait volte-face, s’attendant à une attaque de son compagnon de route… Pour apercevoir la gueule d’un prédateur de la région s’approcher à vive allure d’elle.

Pas le temps d’esquiver. Ni une, ni deux, la Sainte puisse dans le pouvoir du démon pour faire affluer le pouvoir Geo dans son corps, et renforcer ce dernier. Non seulement, la morsure de la bestiole semble rencontrer de la pierre, mais la projection qui suivit le fit perdre pendant quelques secondes ses repères, suffisamment pour se demander s’il ne devient pas fou à attaquer une statue à la place d’une proie… Enfin, ça, c’est s’il a une conscience. Concrètement, il est plus confus qu’autre chose pour cette chose qui semble si frêle ne semble pas avoir subi la moindre égratignure de son attaque.

Tyra, bougeant légèrement son épaule pour chasser la sensation de la douleur suite à cette utilisation prompte des dons de Titan, se rapproche légèrement de la sorcière.



Suite à ses mots, la Sainte s’élance contre la créature, profitant de ses quelques instants de confusion pour commencer à entailler sa chair avec des coups que peuvent de personne arrivent à suivre… Leur adversaire y compris. Ce dernier saute en arrière pour mettre de la distance entre elle et les deux proies qui n’en sont pas, avant de sauter de nouveau, cette fois-ci pour atterrir non loin des deux femmes, tournant sur elle-même grâce à la neige pour propulser les deux chasseuses contre le décor. Tyra, de sa côte, prend simplement l’attaque, reculant seulement de quelques dizaines de centimètres grâce à sa Grâce du Béhémot, profitant de l’occasion pour tailler une des pattes de la créature avec un coup de lance large.

Suite à ce second échange, la créature retourne se camoufler entre la neige et les arbres d’un bon gigantesque, se préparant une nouvelle fois à lancer son assaut… Après tout, combien de temps son corps peut encore tenir contre cette famine qui le tiraille ?

Les dialogues en italiques sont internes à Tyra.

Alors que la créature s’élance de nouveau, cette  fois-ci vers la femme vêtue de rouge, cette dernière utilise une incantation,  avant d’envoyer valser leur adversaire dans les airs. Tyra, elle, plisse les  yeux quand la Sorcière Rouge utilise un tel sortilège. Après tout, la sorcière  argentée en connaît un bon rayon sur la magie, et même si elle que peu d’école  de sorcellerie, elle possède une bonne idée globale ce qui est ou non possible  avec… Et envoyer balader de telles créatures n’est pas quelque chose courant,  même pour un utilisateur de la Télékinésie… Surtout quand cette dernière  s’envole vers la créature, pour la lancer vers la Sainte sans aucune gêne.  

Est-ce que c’est un pouvoir lié à l’élément Anemo ?




Alors que Titan lui explique son  propre ressenti, Tyra elle en profite pour asséner quelques perforations dans la  chair de la bête. Bien que celle-ci possède un instinct suffisamment poussé pour  savoir que rester plus de quelques secondes vers la femme aux yeux ambrés ne  serait qu’un allez simple vers les bras du Père. Ainsi, après un rugissement  mêlant douleur et défi, il saute de nouveau hors de la portée de vue de la  manieuse de lance, utilisant la neige pour camoufler son retrait… Le soudain  silence seulement perturbé par ce qui ressemble à un bruit que Tyra connaît que  trop bien… L’amputation via un coup de lame… Suivi d’une nouvelle attaque contre  elle… Mais cette fois-ci, c’est différent. Ce n’est plus une attaque désespérée  par la famine… Mais un assaut suicidaire dans l’espoir d’éliminer une des deux  femmes qui a teinté son pelage d’une couleur rougeâtre.

Pendant un  instant, on peut penser que la Sainte de la Lance est médusée par une telle  tentative, ne sachant pas comment répondre à la charge de la créature. Restant  parfaitement immobile, ses yeux rivés sur la masse qui lui fonce dessus, la  femme aux cheveux d’argents ne semble pas savoir comment éviter une telle  créature.

Puis, un soupir désapprobateur. Suivi d’une phrase glaciale que  peu d’individus peuvent se vanter d’avoir entendue… et survécu.



Alors qu’elle arme sa lance et se prépare à frapper, celle-ci  changement soudainement de forme, s’allongeant, pénétrant une première fois la  chaire de la créature pour en ressortir… Avant de sembler se briser, pour retourner pourfendre la créature, teintant le trait aussi bien le sol d’une  couleur carmine… Une couleur dont les deux femmes doivent avoir l’habitude  d’être associées. L’arme elle, fini sa trajectoire dans le sol, servant d’ancre  pour ralentir la vitesse du cadavre, qui glisse sur le sol après c’être  littéralement fait cloué au sol, finissant brutalement sa trajectoire avec le  pied droit de l’Eiskloster, qui utilise sa force prodiguée par l’élément Géo  pour stopper net la carcasse.

De nouveau, le silence se présente autour  du duo, alors que déjà, la neige semble recouvrir petit à petit les traces du  combat qui vient d’avoir lieu. Tyra retire sa lance du corps, après que celle-ci  est reprit sa forme initiale dans un bruit métallique grinçant, bien que sa  couleur soit désormais écarlate. Puis elle s’étire légèrement, masquant la  douleur qui commence à se faire savoir dans l’ensemble de son corps, dans  l’espoir d’atténuer légèrement les effets des crampes qui vont finir par arriver  tôt ou tard, comme à chaque fois qu’elle utilise des capacités liées au démon.  Par chance, le combat n’a pas duré si longtemps que cela… Mais il en reste  encore un à mener aujourd’hui.



Finissant de s’étirer, Tyra reprend la  route, sans porter le moindre regard supplémentaire envers la créature qu’elles  viennent de tuer. Si elle est encore là sur le chemin du retour, elle compte  bien l’amener au village. Ils pourront faire différents objets avec les parties  de son corps. Elle attend cependant que sa compagne de route prenne le devant du  groupe, cette fois-ci. Elle est puissante, mais il est clair que l’environnement  ne joue pas en sa faveur.



C’est le seul conseil que peut lui donner la Sainte. Ces terres sont  magnifiques en apparences… Mais elles sont bien plus traîtres que le désert.  Alors que leur cheminement vers les pics continue, un son s’élève au loin… Non  pas la morsure du vent, non le bruit assourdissant d’une avalanche… Non, un cri  en dysharmonie avec le lieu de sa source… Le cri d’un prédateur qui a attiré sur  lui l’attention de deux des femmes les plus dangereuses d’Halogia, pour ne pas  dire de Nymlerith. Les deux femmes approchent petit à petit des pics, la forêt,  et toute la végétation autour d’elles commençant petit à petit à se faire plus  disparates. Pourtant, sur ces terres glacées et presque désolées, le duo finit  par trouver un campement de chasseurs, se réchauffant auprès d’un feu. Reste à  savoir comment la Sorcière Rouge veut approcher la situation ? Tyra lui a laissé  les rênes du groupe après tout.

Il est clair que les chasseurs ont déjà repéré les  deux femmes, mais cela n’a rien d’étonnant. Seuls les fous ou les plus aguerries  osent monter aussi haut; et ici, personne n’est encore atteint par la démence.  Enfin… Il est quand même curieux que sa camarade de fortune pense déjà aux pires  scénarios possibles. Ce n’est pas comme si les chasseurs vont les empêcher de  continuer… Certainement pas quand ils vont se rendre qui est une des femmes qui  composent la paire… Et comme attendu, si les premiers regards semblent aussi  curieux qu’interrogateurs, la présence de Tyra apaise suffisamment les chasseurs  pour que ces derniers les accueillent autour de leur feu de camp. Ça, où ils  veulent éviter toute palabre inutile.

L’Eiskloster s’installe donc, et  respectant simplement la tradition, et prend un morceau de la carcasse en train  de cuir sur le feu. Arrachant de ses dents une partie de la chaire encore  fumante, la Sainte écoute d’une oreille discrète les paroles du vénérable  chasseur.



Tyra ferme les yeux un instant. Est-ce  pour laisser couler les paroles de Titan, ou bien pour tendre l’oreille ? Une  nouvelle fois, comme s’il attend le silence pour mieux le briser, un cri  s’entend au loin. Un hurlement qui ne fait plus aucun doute sur la source des  attaques du village, de la présence des chasseurs, et de la rencontre fortuite  entre les deux femmes.


Le chef du groupe dévore  un nouveau morceau de viande, avant de répondre à la Sainte.


Les yeux d’or de Tyra se  détachent du chasseur pour observer un instant le jeune homme robuste, qui à  l’inverse des autres membres du cercle, semble avoir du mal à contenir son envie  de se prouver sous l’ombre du Père.



Sur ses  mots, la Sainte se relève, lançant un léger signe de tête vers sa comparse,  avant de continuer son chemin, gravissant le mont enneigé. Mais avant de partir,  elle s’arrête un instant, entendant les paroles du chasseur.






Est qu’ il y a une pincette d’amertume dans les paroles de Titan ? Où bien  est-ce un ton employé pour tenter de faire sortir de ses gonds Tyra ? Quoi qu’il  en soit, la femme décide d’ignorer le parasite, et continue d’avancer. Ainsi,  bravant la neige qui forme plus en plus de couche, les deux femmes continuent  leur ascension vers le nid de leur cible. Les cris sont de plus en plus  réguliers… Un signe que la créature sait que des intrus sont sur son territoire,  et qu’elle tente dans les apeurés. Malheureusement pour elle, ces deux femmes  ont l’intention de faire taire à jamais ce râle qui brise l’harmonie de la  région.

Il n’a pas fallu longtemps avant que leur proie mutuelle ne se présente devant les deux femmes… Plus exactement, devant la Sorcière Rouge. Les yeux de la Sainte se plissent légèrement en apercevant, et en entendant, la créature qui répond immédiatement à la provocation des deux intrus sur son territoire. Une gargouille. C’est plus qu’étrange qu’une telle bête, si on peut l’appeler ainsi, se retrouve dans cet endroit sans réelle raison apparente. Après tout, c'est des créations artificielles, et initialement données vies via la magie. Cependant, elles sont créées d’une telle manière à ce qu’elle s’infuse de l’élément le plus proche le temps de leur incubation. C’est durant cette période qu’elles sont le plus vulnérable. À la teinte et la texture de la gargouille, on ne peut se tromper sur l’élément qui est infusé dans sa chair. Ainsi, cette créature a été ‘planté’ ici depuis déjà bien longtemps. L’héritage d’une ancienne sorcière ? Une expérimentation ratée ? Qui peut le dire ?

Tyra, observe d’un œil distrait le combat, laissant sa camarade du jour lancer les premiers assauts et subir les premières agressions de la bête, alors que la Sainte admire les manières de bouger de la gargouille. Si la bourrelle des glaces ne l’a pas remarqué lors de leur premier combat, cette fois-ci, un fait étrange l’interpelle. Après tout, la femme aux yeux d’or est certaine d’avoir vu l’attaque de la créature toucher sa partenaire, et pourtant, elle ne semble n’avoir subi aucune blessure suite à cet assaut.





Les yeux d’or de la possédée se pose alors sur le sol, perçant le nuage enneigé qui s’est formé suite à la projection de la gargouille contre le sol… Et après un cri désagréable, qui a fait perdre un instant la concentration de Tyra, une masse glacée s’élance sur l’Eiskloster.

Tyra esquive les deux coups de serres de la gargouille, celle-ci ayant bien compris que sa vitesse allait être plus compliquée à mettre en œuvre sur le sol.  À chaque pas que fait la bête, la Sainte fait un pas en arrière… Non pas pour reculer véritablement, mais simplement pour laisser de la distance entre elle et la créature. Mais cette dernière aussi semble être mesurée dans ses assauts. Il est clair qu’elle fait attention à la lance de Tyra, car au moindre mouvement de son arme, la créature fait en sorte de se positionner de manière à éviter un assaut brutal. Preuve une nouvelle fois de l’ancienneté de la gargouille, qui possède assez de circuits magiques en elle pour être dotée d’un instinct particulièrement acéré.

Pendant quelques instants, cette danse continue, la femme semblant davantage observer la gargouille dans un intérêt purement magique, plutôt que de vouloir éliminer celle-ci immédiatement. Mais se penchant à étudier sa proie a fini par lui coûter une blessure, alors qu’une des attaques de la créature lacère son bras orné de bandage, laissant Tyra émettre un claquement de langue désagréable, alors que la neige prend finalement une autre couleur, plus écarlate, venant brisant la monotonie de la scène.







La Sainte saute en arrière, faisant fi de sa blessure, pour atterrir en contre bas de la gargouille, qui semble s’être décidé sur laquelle des deux cibles elle va éliminer en première… Tout simplement celle qui semble pouvoir mourir par ses attaques. Si elle en tu au moins une, l’autre risque de prendre la fuite, comme tout ceux qui l’ont pourchassé jusqu’ici. C’est donc dans un cri strident que la bestiole magique s’élance, lévitant sur le sol, à l’encontre de Tyra, utilisant la tempête naissante et la poudreuse pour aveugler la vision de son adversaire. La gargouille encercle sa proie, s’approchant dangereusement de celle-ci, et lorsqu’enfin, elle décide de lancer son attaque dans le dos de son adversaire pour l’éliminer… Un soupir sorti des lèvres de la femme, et un seul mot, que la créature ne peut comprendre, vient annoncer l’enfer sur terre pour elle.



La serre de la gargouille s’arrête à quelques centimètres du dos de l’Eiskloster, qui se tourne doucement vers la créature. Non, c’est faux, et si son adversaire est surpris par ce qui se passe, la femme qui doit observer la confrontation depuis le ciel voit parfaitement bien ce qui se passe. Une main rocheuse, immergeant du sol, saisit le corps de la gargouille, alors que, à l’instar d’un bras, le membre bouge pour amener la proie du jour devant Tyra, les deux acteurs du combat gagnant en élévation à chaque seconde… Jusqu’à révélé une silhouette humanoïde qui surplomb de plusieurs têtes les deux femmes… Enfin, si les deux se trouvent au sol du moins. Mais ce n’est pas le cas de Tyra, qui est stationné sur l’épaule du golem, observant la gargouille prisonnière, alors que la plus grosse créature élémentaire commence à écraser la plus petite sous les ordres de sa maîtresse.

Un craquement lourd retentit dans la montagne… Alors qu’une première fissure apparaît sur le corps de la gargouille, en train d’être compressé par la main de pierre qui la maintient.