Le mirage de son avatar évoque la marmaille pré-pubère, avec sa mignonne trogne affinée par de jolies fioritures et d’infimes rappels de l’âge adulte, dont les reliefs à demi éludés. Et si une frange ou quelque natte déchire l’effort de symétrie, nombres témoins savourent l’élan coquet, puis l’harmonie d’une apparence aussi soignée qu’avenante, gage d’une limpide sincérité tandis que des pupilles d’un gris-bleuâtre vous pénètrent en douceur, détaillent sinon scrutent. Or, moults pairs la qualifieraient alors, affectueusement, de fieffée roquentinne. Son faciès dépourvu d’imperfections demeurait angélique, ajoutant à un timbre fluet, ténu, déjà envoûteur.

L’allègre arbore ainsi des signes d’un particularisme synonyme d’agrégat, curieux mélange d’hommages épars, presque propres aux races bestiales, singeant des cornes fichées dans sa chevelure évocatrice de champs fertiles, quand l'insigne frontale -parfois source de méprise- traduisait comme une fière distinction raciale voire un banal stigmate de pèlerin, sinon le troisième œil de l’unité, celui de l’esprit alerte lors des séances méditatives ou des songes intenses qui la caractérisent en d’autres occasions, plausiblement propices à communier avec des voix d’ordinaires hors d’atteintes. Ses barrettes rappellent aussi des paires d’yeux arachnéens, troublant ainsi certains à s’échiner de se démarquer d’un visage trop assimilé aux méridiens.

Et le port d’une cuirasse au demeurant cléricale lui valut -au front, lors des grands conflits-, au-delà de rendre pertinents ses factices appendices crâniens, l’estime et le charisme des braves ne s’évertuant pas moins à démontrer la valeur enfouie sous leur propre répugnance ; malgré sa fièvre pacifiste et l’absence d’un quelconque style martial, plus encline à endiguer l’adversité.

Outre la finesse de ces traits fantaisistes, sa chétive silhouette culmine parmi les plus modestes standards (exception faîtes des êtres de catégorie minuscule). Souvent drapée de vêtures civiles sobres, selon sa propension à une minime élégance.


Pour peu niaise voire carrément candide, mais encore tazonne, sa patience s’embarrasse hélas de frêles nerfs. Souci à même d’éprouver ses argumentaires et autres élans de crise spontanés. Jamais vindicative ni vraiment véhémente, une moralisatrice tout juste maternelle dont la tendresse dénote d’une indéniable once de maturité. Sa manie à s’improviser négociatrice, toute aussi officieuse qu’impromptue, s’inscrivit pareillement dans l’optique de largesses bénévoles, au même titre que l’apport d’un secours moral ou sanitaire, d’une esgourde de confidente comme du nécessaire exercice de la science apothicaire. Elle ne se démarquait guère en cela d’une hospitalière ni d’une banale camarade de couvent, même si la bure en évoquerait par trop le carcan suggéré à autrui.

Miss mèches flaves redoute de nuire et bride son pouvoir, s’étant déjà effrayée par mégarde de macabres prouesses ou d’actes gauches et malheureux mus par de bonnes ou nobles intentions, tandis qu’elle se borne à l’exclusif usage dissuasif et pratique, en pauvre et pleutre ignare.

L’innomée s’avéra du reste si curieuse, fort ébahie par des promesses ou vœux d’aventure, en outre éprise d’une forme maladive d’érudition, en quête depuis d’histoires à glaner, qu’elle ne put jamais se résoudre à une vie sédentaire. Aussi son inextinguible entrain sillonnait-il les territoires depuis qu’on se lassa presque du point d’origine, gambergeant de façon cyclique, de sorte à suivre et observer l’évolution des microcosmes comme l’impact du décalage des époques, dans la myriade de souvenirs la berçant, l’enivrant du moindre voyage, à la plus anodine halte, en quête de scènes suspendues et autres insipides rencontres ou interactions diverses.

Chaque individu traité alors avec le même égard. Elle avait ainsi jubilé maintes fois de ses approches équivoques ou fortuites, voire gauches et infructueuses sinon cocasses, accordant l’exact crédit d’une banale écoute que l’insolence des espies passant pour commères, jusqu’à l’encontre de personnages peu commodes, telle la singulière recluse ; des âmes d’ailleurs peu affligées d’une quelconque forme d’insistance. L’éprise des orages n’ennuyait guère plus son prochain qu’un poissonnier vous hèle au passage de son étale.

Elle s’était mise en devoir de conserver une trace des éphémères puis d’en narrer mieux les anecdotes que les bardes, sans toutefois faire ombrage à cette agréable profession dont les membres agrémentèrent nombres errances, tandis qu’investiguer à défaut d’intervenir ou assister à plusieurs chambardements rythmait pareillement sa lubie insatiable.


La fulgurante aima constater les unions tribales et comprendre la discorde sur le schisme de la flamme éteinte, dialoguer contre les ineptes luttes méridiennes, s’égarer à la suite de caravanes d’un groupuscule naissant à travers l’envoûtant dédale des dunes, s’embarquer sur des navires vers des rives vierges comme des horizons hasardeuses ou vilaines, rejoindre les rangs d’une formidable coalition face au péril pirate puis s’échiner à consoler une énième nation en deuil durant l’ère du fléau insulaire. Les splendeurs humaine n’occultant jamais dérives et laideurs à consigner, selon un strict devoir de réserve et de nuance, quitte à se compromettre dans la démarche.

Même les vies forbannes lui importaient, recelant une vérité, un vécu à transmettre ou expliquer. La résolution des drames résidait, à son sens, dans la pleine compréhension des facteurs originels, utiles à faire leçon voire justice des inextricables bourbiers, au-delà d’un ardent désir conciliateur.

L’amertume de l’échec cingla à l’instar du dépit d’une manque d’éloquence ou de la culpabilité de parvenir sur les lieux en retard, parfois puérile spectatrice de scènes ingérables sinon trop enfoncées dans la fange haineuse, ainsi astreinte à capturer bribes de remords ou sursauts de détresses quand l’indélébile horreur du crime hantait au retour les vivants. Des maux souvent impossibles à soulager.

Les quidams de la piétaille et autres aventuriers anonymes ou piètres héros revinrent rarement indemnes des diverses campagnes et querelles claniques ponctuant l’histoire des vieilles glorioles. Elle faillit leur reconnaître la cruelle véracité de leur propre sottise, ébranlée à maintes reprises dans ses convictions tandis qu’obtenir l’avortement de quelque trouble, et permettre à certains de vivre encore, la réjouissait un minimum.

Eux apprirent de ces erreurs, tentèrent de rectifier le coche, mais le mal de l’hystérisme s’abattit à nouveau sur les peuplades, n’épargnant aucune contrée. Tous se retranchèrent au motif d’une terreur ancestrale, primitive, cédèrent aux plus bas instincts. Livrée à elle-même sous un sourd firmament, la multitude manqua de disparaître avec panache. Ses travers perdureraient.

L’élémentaire se heurta, se brisa, aux récifs de l’arriérisme, puis se ravisa, pareillement laminée, toute aussi inapte face aux réponses tant désirées. Elle médita malgré la douleur, le désarroi et le chagrin  de subir cette énième épreuve, ce supplice ; adjurant l’unique, aussi proche qu’absent, plus encore enclin à blâmer que les sauveurs disparus.

La montagne restait hélas impavide, en léthargie. Une solitude atroce incitant à se flageller.

N’était-il pas alors le seul vrai dieu, garant d’une pleine et entière miséricorde par le prisme de ses pâles vaisseaux à prodiges ? Lui s’était sans doute vexé de ce que l’humanité le relégua au second plan durant l’âge des usurpateurs, des élus certes mus par de nobles intentions, quand l’orgueil de se suffire -sinon substituer au Père- provoqua ce déclin, tandis qu’elle, digne mais non moins chagrinée créature, honteuse d’avoir été dupée par la frénésie humaine, se perdit dans son délire d’une foi aveugle, trop désireuse d’expliquer l’âge sombre par l’hubrys et l’égarement général, alors que de ses odes, oraisons et prières n’exhalaient que suppliques et non point de hargne, dans sa démarche de repentir : retourner à l’essentiel, aux simples déclamations intimes et silencieuses de jadis, avec d’autres dévots sérieux, endiablés dans la danse et les rites quémandant le pardon du pinacle, sans jamais se permettre le doute sur son triste et rude sommeil, car il s’était détourné d’eux afin d’inculquer la juste pénitence, la dernière leçon d’un géniteur à ses gosses.

Elle y crut jusqu’au bout, quand certains faillirent, abandonnèrent, cédaient au futile désespoir. Et la juste rétribution survint, deux décennies n’étant qu’un battement de cil pour la prêcheuse. Le venin de l’espoir, ce nectar nécessaire au regain de dignité comme d’une introspection vers des lendemains meilleurs, ruissela de façon torrentielle en des veines pourtant impropres à célébrer la chose. Or, si les ménestrels louangèrent l’instant mémorable, madame s’avéra rétive au blâme, heureuse dans l’unité, à mesure que ses iris irradiaient enfin de l’éclat d’antan et que ses teintes éludaient leur terneur, puis qu’un sourire impérissable revint hanter ces lèvres ébaudies, joviales et jouasses comme quiconque.

D’aventure discrète, volubile, tolérante et délicate, ragaillardie afin de servir son prochain. La tâche, d’ampleur monstre, s’annonçait certes ardue mais concrète : accompagner le deuil et le renouveau.

Une petite élémentaire (petite ? l'ironie serait davantage qu'elle soit ancestrale, mais personne ne peut le confirmer) très attachante que tu viens nous proposer là ! Dévote du Père et de sa lumière, puis désillusionnée par son silence, elle s'exalte de nouveau le sourire aux lèvres vingt années plus tard pour communiquer sa vision de la justice, j'ai hâte de l'avoir à l'action, car elle est...

Validée !

Bienvenue à toi sur Mirror of Magic, en voilà une élémentaire qui reste ancrée à terre !

Penses à faire ta fiche technique pour pouvoir combattre librement, sinon, tu peux aussi très bien rechercher des partenaires pour tes premières aventures. Mais c'est toujours mieux avec la fiche technique, ça donne plus de libertés concernant tes capacités et puis...

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