Mirror of Magic
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Sous un soleil de minuit (Ft. Eryë)
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Dalas Skam
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Dalas Skam
Mer 21 Fév - 4:02
Sous un soleil de minuit
Ft. Eryë



Les cimes immaculées d'Halogia pourraient aisément entretenir une certaine fibre poétique. Au fond, quoi de mieux qu'un panoramique où chute une neige éternelle pour se laisser porter, à la fois par la beauté du paysage, et une certaine mélancolie, surtout si celle-ci se laisse volontiers entretenir par les aurores boréales, si communes à ce genre de climat ?
Certes, il ne faut clairement pas être frileux, au risque de passer un horrible moment. Et éviter d'être Méridien parmi ces peuplades à tendance xénophobe. Mais ça ne peut pas être pire que ça, si ?

Oh, que si. L'on a souvent tendance à oublier qu'il n'y a pas que les Hommes, qui foulent ces terres.
Les bêtes se révèlent sûrement aussi sauvages et puissantes.

Une lune trouble, à demi noyée dans la brume humide, s'élevant à peine de quelques degrés au-dessus du sombre horizon, comme constamment rejetée par la voûte céleste, jetait une lueur blafarde sur tout cet ensemble.
L'odeur du sang se mêlait aux hurlements nocturnes, et sinistres, en plein milieu de la nature.
C'était un contrat de nature supposée simple, l'élimination de quelques bêtes sauvages qui nuisaient depuis longtemps au trafic circulant par ici. Si seulement son mandataire n'avait pas omit de lui dire qu'elle risquait de tomber sur toute une meute.

La neige craquetait sous ses solerets, laissant une empreinte rougeâtre, à la fois le sien, de sang, mais aussi... d'une autre provenance. Une myriade d'autres la suivaient dans son sillage, davantage semblable à une horde sur le pied de guerre qu'un simple troupeau de loups.

Les rudes condition de vie de cette région ont contribué, au fil des ans, peut-être des siècles, à les rendre bien plus massifs, imposants, que le canidé stéréotypé lambda que l'on se représente, celui qui arpente les plaines et les terres agricoles, attendant patiemment que monsieur le fermier soit couché pour s'introduire dans le poulailler.
Non, ils feraient bien pâle figure à côté. En plus d'être dotés d'un gabarit proche du lycanthrope, une lueur de malveillance trônait dans leur regard.
Pas de concept de survie, de chasse nécessaire pour subvenir au besoin de la meute. Un éclat d'ambre sauvage, perfide, sans pitié aucune, au-travers duquel l'on peut lire le simple désir de tuer. Ce sont des monstres, dont la couleur du sang sied parfaitement à leur pelage touffu et grisé, et s'écoulerait continuellement de leurs crocs sadiques s'ils le pouvaient.

« Je t'avais bien dit que c'était une mauvaise idée, mais comme d'habitude, tu ne m'écoutes jamais. »

Dalas soufflait en coin, sur une de ses mèches humides. Ce n'était vraiment pas le moment de venir lui prendre la tête, surtout compte tenu du fait qu'elle était adossée à un arbre, les genoux à moitié fléchis, hache dans une main, l'autre occupée à retenir la gueule du canidé qui claquait, et claquait anarchiquement sa mâchoire, désireux de lui arracher au moins une moitié de visage, en plus de saliver comme véritable chute d'eau.

« Depuis quand est-elle supposée se fier à ce qui est littéralement sa soif de sang ? Déclama une autre voix, le ton las, en parfaite inadéquation avec le contexte actuel.
- Oh, pardonne-moi, Honneur, d'être trop transparent à ton goût. Moi au moins, je ne me cache pas derrière un gloubi-boulga de valeurs que je respecte quand ça me chante, juste pour me donner bonne conscience. Un rire sardonique éclata dans la tête de la barbare. Oh-oh-oh, je lui ai arraché la jugulaire MAIS j'ai eu le COURAGE de le regarder dans les yeux pendant que la vie les quittait, DONC c'est chevaleresque ! Poursuivit-il sur une imitation clairement sarcastique.
- Je n'ai rien à entendre d'un type qui se fait appeler "Carnage".»

La colère, et l'agacement - on ne va pas se le cacher, de Dalas grimpant crescendo, celle-ci parvint écarter le loup à grand peine vu sa posture plus que délicate. Finissant par presser ses doigts robustes autour de son crâne pour l'envoyer percuter l'arbre de toutes ses forces, l'éclatant sur le coup.
En voilà un autre de mort, parmi la six ou sept autres corps disséminés un peu partout autour de la zone de combat. Et il en restait encore...

« La ferme, arrêtez de jacasser ! »

Une phrase qui aurait pu être aussi bien adressées aux voix émanant de sa psyché, autant qu'aux loups finalement, au vu de leur propension à se suivre les uns dans les autres dans un concert de grognements, hululements et hurlements en levant leurs museaux vers ce soleil de minuit, comme unique témoin de la résistance, admirable, mais à attrition, de l'Halogienne.
Elle n'irait pas s'en plaindre. Au fond, elle aimait ça. Que ce soit dans le rôle du prédateur, ou celui de la proie, Dalas a toujours aimé les affrontements la poussant dans ses retranchements. Un combat remporté sans peine n'est d'une satisfaction qu'éphémère, alors que la bataille pour la survie, elle, galvanise et enhardi.
Enfin, il ne faudrait pas mourir tout de même.

Au moins, ces voix obéissaient, la plupart du temps. En se concentrant assez, elle était capable de les chasser, pour un temps. Irrémédiablement, ils reviendraient à la charge, parfois prodiguant d'excellents conseils, en plus d'être de bonne conversation - même si ça revient à se parler à soi-même, mais parfois, le moment est juste déplacé et mal choisi.

Pendant ce temps, le restant de la meute s'était réorganisé.

« Allez, approchez... Ce soir, c'est moi qui festoierait sur vos carcasses éventrées. »

Ils tournaient en spirale autour de l'arbre contre lequel était adossée Dalas. Parfois, l'un d'eux se jetait dans sa direction, gueule béante et griffes prêtes à lacérer le moindre lambeau de chair, pour que la barbare le bloque et le repousse en réponse, dans un grognement guerrier.

Petit à petit, l'étau se resserrait, et ces bêtes cruelles en avaient bien conscience.
Une autre, faufilée dans son angle mort, tenta sa chance...




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Ven 23 Fév - 15:15
Sous un soleil de minuit
Ft. Dalas



Par curiosité, peut-être morbide, la Kuroïte s'était mise en tête de visiter les différentes contrées de Nymlerith. Elle avait évidemment fait un petit tour de Meridiem, le « joyau » du monde connu, mais cela n'était pas assez pour elle, elle en voulait plus, bien plus. Lucarion était peu enviable, et les sables chauds de Qalish ne l'attiraient, pour l'instant, pas.

Soit, ce sera Halogia et ses cimes gelées ! À peine le temps de se procurer un équipement convenable contre le froid polaire, et la voilà déjà en route. Sa mante légère fut remplacée par une lourde cape en fourrure de loup noir, épaisse, et des renforts furent rajoutés autour de ses bottes montantes de cuir. Pour le reste, une épaisse écharpe de laine noire lui suffirait, nouée autour du cou et lui couvrant la moitié basse du visage, jusqu'au nez. Ainsi, seul son œil valide était visible.

Elle croyait que cela suffirait, et ce fut là une grave erreur, aucun équipement ne pouvait la préparer à ça. Ce n'était pas seulement un froid ardent, mais bien des lames cinglantes qui la cisaillent. Elle qui est une Élue de l'Anemo, pour cette fois, elle haït son élément plus que les Dieux eux-mêmes. De plus, la météorologie de Kuro et d'Halogia sont deux opposés, et cela, elle semblait l'avoir oublié.

Eryë était parfaitement étrangère à cet environnement. De la glace ? De la neige ? Ce n'était que des mythes dans sa région natale de Kuro, encore plus dans sa contrée. Elle voyageait simplement, sans carte, survivant en s'emmitouflant dans son épaisse cape durant la rude nuit, un feu de camp improvisé l'accompagnant.

Elle sera cependant réveillée brusquement lors de sa première nuit à Halogia. Des hurlements, des rugissements et des crissements de métal. Un combat et proche de plus.
Elle ne prendra que le strict nécessaire avec elle, attrapant le saya de son katana à la main, sa cape chaude restant sur place.

Évidemment, celle-ci s'approchera à pas de renard pour ne pas se faire déceler immédiatement, sans savoir à quoi s'attendre. C'est là qu'elle la verra pour la première fois : une immense femme au teint pâle et à la chevelure de neige, blindée et armée d'une hache faisant sa taille. Pour elle, c'est probablement ce qui s'approche le plus de la vision d'un Dieu de la guerre.

Elle n'aura cependant le temps que d'émerveiller qu'un instant en voyant son, enfin, ses adversaires. Des canidés gigantesques dont elle n'avait pu que s'imaginer jusqu'à présent. Et à voir la guerrière, ils n'étaient pas si aisés à combattre que cela, vu son état.

La Kuroïte souffle et ferme l'œil, calculant ses actes : doit-elle l'aider et risquer sa vie pour une sinistre inconnue qui pourrait la tuer ensuite ? Après tout, les Halogiens ne sont pas connus pour leur hospitalité légendaire. Ou bien, lui porter assistance pourrait aider en ce sens ? Finalement, elle laissera son instinct agir à sa place.

Soudainement, sous les yeux de Dalas, jusque-là en difficulté contre son arbre, une ombre se déchainera, jusque-là tapis dans l'ombre d'un tronc mort. Une tempête armée d'un katana aux reflets bleutés qui s'élance dans la mêlée. Une vitesse hors du commun, surhumaine en vérité, se téléportant presque d'un ennemi à l'autre tandis qu'elle terrasse trois lycanthropes de coups précis et efficaces, d'un clignement d'œil.

Malheureusement, bien que rapide, elle ne possède qu'un seul œil et un angle mort qui va de pair. Ainsi, elle ne pourra voir et esquiver un grand coup de griffe lui lacérant la cuisse et qui l'envoie plus loin au sol. Son propre liquide carmin tâchant le blanc immaculé de l'Allée Bleue tandis qu'elle observe la Géante en camouflant un râle de douleur entre ses dents serrées.

Ainsi, l'odeur du sang aura attiré l'attention des quelques bêtes sauvages restantes, peut-être même de celle qui se concentrait sur l'Halogienne jusque-là.

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Dalas Skam
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Dalas Skam
Sam 24 Fév - 5:11
Sous un soleil de minuit
Ft. Eryë


Cet ersatz de lycanthrope, persuadé, du haut de son intellect purement primaire, animé d'une seule soif de sang, qu'il allait lui infliger un coup mortel.... Se verra coupé dans son élan par l'intervention d'une figure de l'ombre, proprement décapité.
Dalas quant à elle, n'eût le temps que de cligner des yeux, avant de se rendre compte de ce qu'il se passait. Confondant d'abord cette invitation dans la mêlée de la part d'une inconnue pour un quelconque miracle divin, elle se redressa de son adossoir, empoignant de nouveau fermement sa hache. Tout autour d'elle, les gigantesques loups étaient blessés, exécutés comme s'il ne s'agissait que d'un simple troupeau de bétail emmené à l'abattoir. Bien que cette vue force le respect, la géante gardait une expression purement stoïque.

Quelques instants plus tard, voilà qu'elle apercevait enfin celle qu'elle devait considérer comme son bon Samaritain. Une femme, bien plus petite qu'elle, frêle en comparaison à son physique surhumain. Un individu qui ne compte absolument pas parmi ses frères et soeurs des Premiers-Hommes.
Leur regard se croisant, Eryë ne put lire aucune trace de reconnaissance, aucun remerciement, pas même le moindre hochement de tête approbateur. Non, son minois était exactement semblable à ses iris faits d'azur ; froids, et distants.
Les prédateurs nocturnes avaient totalement abandonné Dalas, se recentrant tous face à Eryë, même la plus proche de l'Halogienne, se léchant déjà les babines lorsque ces effluves de sang frais vinrent lui chatouiller le museau, emplissant son esprit vicié d'un sadisme renouvelé.

Dalas, elle, ne bougeait pas, ne parlait pas, se contentant de ramener la hampe de sa hache à deux mains sur son épaule, reprenant son souffle. Elle n'allait vraiment pas réagir..? Un nouveau regard échangé, et la barbare des Cimes laissa son minois se fendre en un sourire triste, au travers duquel elle laissait comprendre... L'hésitation.
Pourquoi se bougerait-elle ? Surtout si, de surcroît, c'était pour sauver un parfait étranger à ces terres ?

Ils s'agglutinaient, et de leurs yeux brillants, renvoyaient à la Kuroite une promesse de douleurs sans pareilles. Ils allaient lui arracher chaque morceau de chair, plonger leurs crocs sales et affamés pour se gaver de son sang, ils lui grifferaient chaque parcelle de son épiderme pour le seul plaisir de l'entendre hurler à pleine voix. Elle terminerait sa vie, ici, seule, en proie aux pulsions sanguinaires d'une faune qui n'a jamais connu autre chose que la violence extrême.
Un d'eux se lança dans un énorme bond, griffes tendues comme une myriade de pointes d'épées en estoc, la gueule grande ouverte, les babines tremblantes d'excitation à l'idée d'enfin pouvoir étancher une faim qui le tiraille depuis si longtemps. C'était l'équivalent d'observer la Mort dans les yeux ; elle n'agirait que dans ce but.

Le temps semblait ralentir, et s'étirer. Comme illustration de poésie prophétisant une mort imminante, chaque seconde paraissait des heures, où l'esprit pouvait imprimer le moindre minuscule détail d'un trépas aussi violent que soudain. La bête n'était plus qu'à quelques pieds de distance, et ses pupilles dilatées, déformées, toujours plus étincelantes à mesure qu'elle achevait cette proximité, jetaient une impression de folie extatique la plus pure qui soit.

Mais non.
Eryë n'aura pas à sentir des crocs plonger dans sa chair.
Elle n'aura pas à faire la douloureuse expérience d'encaisser plus de lacérations.
En cette nuit, le colosse qu'est Dalas apparaissait soudainement dans son champ de vision, s'interposant entre elle et la bête, et plus personne ne la toucherait.

Dalas était une guerrière, elle excellait dans son art, mais plus qu'une combattante, c'était avant tout une gardienne. Une femme de givre, forgée dans les flammes les plus intenses, dont l'hardiesse et la combativité n'étaient que décuplées lorsqu'une vie était à sa charge.
Elle était un roc. Elle était l'incarnation même du paladin sans bouclier, de la forteresse si solide qu'elle n'avait pas besoin de s'encombrer de remparts.
Elle était d'abord, et avant tout, une protectrice.

Armant sa jambe dans un grand élan, elle acheva sa course dans un dérapage contrôlé, soulevant plusieurs monticules de neige. Droit sur la trajectoire de la bête, elle vint puissamment frapper du pied le torse du lycanthrope voltigeur, l'énergie cinétique contribuant déjà à rendre cet acte brutal, mais en prenant en compte que l'individu en question était une géante, la violence inouïe du plat de son soleret rencontrant le buste du loup, était suffisant pour lui broyer une bonne partie des organes internes, tout en le faisant chuter plusieurs mètres en arrière.

Désormais face au reste de la meute, Dalas traça une ligne horizontale dans la neige, de la tête sa hache, comme pour faire signifier aux canidés qu'ils n'iraient pas plus loin, un véritable Colosse de Rhodes qui ne permettrait pas qu'on lui passe sous le nez.
Mais évidemment, comment compter sur la présence d'esprit, ou la moindre notion d'instinct de survie de la part d'êtres aussi dégénérés que ceux-ci ?

Ainsi ils s'élançaient à tour de rôle, chacun essayant de passer outre la couverture de Dalas pour s'attaquer à Eryë, et chacun fut repoussé à son tour.
Un d'eux tenta d'attaquer par le flanc pour venir chiper une gambette de la Kuroite, pour ne finir que par gober l'extrémité de la hampe dans sa gueule, et se faire repousser.
Un autre grimpa sur la moitié de la longueur d'un arbre, poussant sur ses pattes surdimensionnées pour se lancer dans un assaut aérien et fondre sur Eryë comme un vautour piquant sur une proie blessée. Encore une fois, Dalas réagit à temps, opposant son gantelet maillé et chaîné dans un grand élan de son bras, pour le saisir par la gorge, enfonçant ses doigts dans sa chair. La prise assurée, elle souleva le lycanthrope jusqu'à ce que son bras soit entièrement tendu, pour l'écraser au sol avec brutalité.

Tels sont les exemples d'un combat, à nouveau d'attrition, mais un combat dans lequel la barbare ne semblait pas perdre d'énergie. Non, protéger cette curieuse inconnue lui procurait le même effet que si une poignée d'alchimistes n'avaient cesse de la gaver d'adrénaline.
Un Dieu de la guerre, disait-on ?
Ou le plus dévoué des protecteurs ?

À la fin, il n'en restait plus qu'un. Il observait le duo avec, toujours ce même regard imbécilo-violent, mais pour une fois, une étincelle d'intelligence luit dans ses iris embrasés. Il fallut la mort entière de sa meute pour s'en rendre compte, mais c'était une chasse qu'il ne pourrait jamais mener à bien. Mais il avait déjà tout perdu, alors, à quoi bon ?
Dans un élan suicidaire, il chercha à passer la garde de Dalas... Tandis que l'Halogienne levait sa hache, il glissa sur le côté, tentant d'atteindre la Kuroite en espérant, au moins, entrainer celle-ci dans la tombe avant de rendre l'âme.

Un volte-face plus tard, et la hache lui passa dans la colonne vertébrale, le plaquant au sol, et l'immobilisant, la tête de l'arme enfoncée dans le sol.
Et, abandonnant momentanément son arme, la barbare lui écrasa la tête sous le talon, comme elle écraserait un insecte, laissant un résultat des plus déplorables et sanguinolants.

Laissant un long soupir exhalé de ses lèvres froides, une légère fumée en sorti, tandis qu'elle promenait son regard aux alentours. Plus personne à l'horizon. Tout danger était enfin écarté.
Extrayant son arme de la carcasse, elle écarta celle-ci du pied, et, du haut de son énorme stature, observait la Kuroite qui lui faisait face.
Sans un mot, la géante laissa un nouveau sourire ourler sur son minois, bien plus large, la main tendue pour l'aider à se relever.


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Mar 27 Fév - 13:49
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Ainsi au sol, la Kuroïte examine rapidement ses plaies, trois longues traces de griffes à l'horizontal de la cuisse, assez profondes sans être mortelles. Elle peste tout bas alors que son liquide carmin s'associe à la neige pour la faire fondre, goutte à goutte.

Elle espérait trouver un potentiel soutien en la géante, peut-être même de l'aide ? Mais non, elle n'en aurait pas. Elle avait dérogé à ses propres règles pour la première fois de sa vie et le Père de l'Aube lui rappela aussi sec : tu n'auras rien ni personne. Eryë souffle alors des narines, forçant sur sa cuisse hésitante et trempée de sang pour se relever, une arme étrange à la main.

En effet, pour l'Halogienne, c'est probablement la première fois qu'elle observe un katana de sa vie, une longue lame aux reflets bleutés, particulièrement en accord avec la lune et les aurores boréales de cette nuit marquée par la violence. Mais pas le temps pour l'art, elle devait continuer à se battre avec une vitesse amoindrie par ses nouvelles lacunes.

En cet instant précis, l'air morose de la bretteuse change lentement : d'un œil vif et calculateur, on passe à un regard espiègle et joueur. Son visage, lui, jusque-là aussi froid qu'Halogia elle-même, se fend d'un sourire dément d'où un vague râle en sort. Elle devait mourir ce soir ? Soit, mais ces garns auront à passer sous le jugement du fameux « Oni de Port-Liberté » avant cela.

Néanmoins, Erèbe ne pointera pas le bout de son nez ce soir, malheureusement, peut-être. Car à sa grande surprise, c'est l'Halogienne elle-même qui viendra la défendre. Eryë l'observe alors faire sans un bruit ou un mot, si ce n'est même un mouvement, bien que les attaques pourraient la lacérer et l'envoyer au trépas définitivement.

Quelqu'un la défend ? Elle ? Après tout ce temps ? Cette idée lui torture tant l'esprit qu'elle en tombe de nouveau sur la neige maculée du sang des lycans et du sien. Elle détaille ses moindres gestes, ses moindres attaques et coups qu'elle leur assène pour qu'ils ne puissent pas l'atteindre, et elle resta là, bouche bée, comme une enfant face à un chevalier.

La Kuroïte marque une pause, une très longue pause bien que la représentante des Premiers-Hommes lui tende la main, la fixant de son unique prunelle ocre. Bien que blessée, à en juger par ses bras couverts de cicatrices de brûlures, il est évident qu'elle a connu pire, bien pire, et néanmoins... Elle accepte cette aide.

Eryë attrape la main, plus grande que la sienne, et s'aide de la force du Bélier pour se relever. Elle la fixe et, curieusement, penche le chef en biais tout en la fixant. Une étrange sensation de déjà-vu, d'une personne qu'elle connait, d'une autre vie, d'un autre temps ? Est-ce qu'elle l'avait vu à Kuro ? À Port-Liberté ? Rien de tout ça, ce lien était plus profond, plus ésotérique.

C'est là qu'elle lui adressera finalement un sourire sincère en retour, essuyant son katana contre le tissu de ses braies déjà trempées de sang avant de le ranger dans son saya. Elle ne peut décrocher son regard de cette sinistre... « inconnue ». Il y avait quelque chose et cela la dérange grandement.

Frêle en comparaison, bien que solidement sculptée pour son peuple, la Kuroïte passe une main ensanglantée à son ceinturon, en ouvrant une poche pour s'en sortir une petite blague à tabac, se roulant péniblement une cigarette avant de l'allumer d'un briquet à essence... Mais d'où sort-il ? Il n'était pas dans sa main, avant. Soit.

Elle vient alors exhaler de la fumée des narines, comme pourrait le faire une hydre, un sourire aux lèvres alors qu'elle brisera le silence la première, parlant d'une voix calme et, douce, chose étrange à son propos lorsqu'on la connait.


Eryë

J'imagine qu'un « merci » s'impose... Alors, merci. Eryë, enchantée.

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Dalas Skam
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Dalas Skam
Mar 27 Fév - 16:08
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Ft. Eryë


Une fois la Kuroïte redressée, la géante, immobile, au sourire retombant lentement, la fixait avec toujours la même intensité dans le regard. N'était-ce pas l'aspect le plus important chez elle ? - Certes, l'on pourrait perdre des heures à souligner sa carrure des plus imposantes, sa taille titanesque à l'échelle humaine, ou encore sa hache aux proportions démesurées pour le commun des mortels...
Mais ces yeux, cet azur si intense que le cyan a totalement éclipsé la présence de ses pupilles, c'était comme si un millier de couteaux givrés venaient se loger dans la peau de son interlocuteur, mordaient son âme comme si les Cimes l'avaient désignée comme métaphore de leur gueule béante. C'était ça, chaque fois qu'elle plantait ses iris dans leurs homologues, et elle le savait très bien.

« Elle n'a pas sa place ici, lui susurrait "quelqu'un". Pourtant, tu ne devrais pas la chasser. Il y a...
- Quelque chose.
- Quelque chose, oui. »

En effet, cette femme était particulière. Jamais elle ne l'a rencontré de sa vie, elle ne la connaissait ni d'Adam ni d'Eve, et pourtant, trônait la sensation d'un facteur connu et inconnu, qui éveillait ses sens, les exacerbait.
Un sentiment fort rare, que bien peu de gens surent lui évoquer ; de la curiosité. Chacun avait sa propre histoire, ses objectifs, ses rêves, peurs et doutes. Tous et toutes étaient spécaux à leur manière, et objectivement, tous étaient intéressants. Mais la capacité de Dalas à le reconnaître tenait plutôt lieu de l'infinitésimal. Peut-être, sûrement même, était-ce une question d'arrogance, ou de narcissisme, sa propre vie lui accaparait bien trop son attention pour se soucier de celle des autres, surtout lorsqu'elle concerne un étranger. Ici, ce n'était pas le cas.  
Pour cette raison, son excitation monta crescendo. Un feu naquît dans les plaines enneigées de son être, et elle voulait savoir. Savoir qui était cette femme, ce qu'elle était, et surtout, pourquoi elle ressentait cela ; surtout lorsque, à en détailler sa propre réaction, cette impression était réciproque.
Au pire des cas, cela ne se révélérait être qu'une déception passagère de plus.

Les remerciements passés, Dalas restait pourtant de marbre, et semblait peu encline à lui répondre. Enserrant l'extrémité de sa hampe, elle la rangeait doucement dans son dos, sans un mot. Finalement, peut-être qu'elle ne s'était pas dressée contre la mort par gaieté de coeur ? C'était de coutume, dans le coin, d'être aussi givré ?
Et puis, un rire, parfaitement jovial, s'extirpa de ses cordes vocales. Étonnamment féminin pour un corps si viril, c'était comme entendre une jeune femme s'exclamer d'une douce manière à la suite d'une bonne plaisanterie. C'était là-dessus que tout commençait ; après un carnage, un simple esclaffement de taverne.

Attrapant un couteau à la lame recourbée située sur sa ceinture, c'était clairement un outil à dépecer, et non pas une quelconque arme de mêlée. Inclinant la tête de côté, tapotant la pointe de celle-ci contre sa propre joue, enfonçant délicatement cette partie si acérée contre sa peau, sans pourtant y laisser une quelconque trace, - pas même la moindre minuscule rougeur, elle étirait à nouveau un sourire, plus grand, mais aussi plus carnassier. Ses dents impeccables semblaient pourtant en l'état des canines voraces, menaçantes pour tout gigôt de dinde lui passant sous le nez.
Un sourire, pas hostile, mais sauvage. Après tout était-ce si surprenant de la part d'une "Barbare" ?

« C'était stupide, Eryë. »

Sa voix était belle, elle aussi. Un peu rocailleuse sous certains angles, un lourd accent typique de ces gens du Nord, au timbre tirant sur le grave, mais loin d'exprimer une fausse note pour les oreilles musicales.
Se détournant de la Kuroïte, elle ployait genou pour écarter de sa paluche libre, la gueule du plus imposant des canidés, et lui ôter, d'une précision chirurgicale, sans la moindre éclaboussure, un de ses crocs. Un nouveau trophée à disposer parmi les autres dans sa besace.

« Stupide, ou incroyablement courageux. Relevant la tête dans sa direction, elle poursuit. Je te suis reconnaissante de ton aide. Je me nomme Dalas. Dalas du clan Skam, mercenaire. »

Une fois son travail achevé, elle s'en retourna vers Eryë, l'examinant de pied en cap. Visiblement, elle s'enquérait de son état, passant l'index le long de ses braies ensanglantées. Frottant ce doigt contre son pouce, elle dressa un sourcil.

« Tu es blessée. Ce n'est pas très grave, mais il ne faut pas que ça s'infecte. Si les loups d'Halogia n'ont pas raison de leur proie, alors bien souvent, c'est la gangrène du froid qui se charge de l'achever. »

Elle s'affaira dans le même temps à déchirer une partie du tissu de ses guêtres, révélant au passage une partie de ses cuisses, mais dont elle ne semblait pas souffrir du froid. Du moins, beaucoup moins que quelqu'un dont la physiologie ne serait pas adaptée à ce climat. Mieux vaut elle qu'Eryë, n'est-ce pas ?
Elle n'ignorait pas qu'elle-même était blessée, mais curieusement, elle ne se préoccupait que de celle qui, par un coup du sort, était momentanément devenue sa protégée. De fait, et si elle la laissait faire, alors Dalas viendrait lui enrouler le tissu autour de la blessure de lacération, dans un bandage de fortune, parfaitement rudimentaire.

« Il ne tiendra pas longtemps, mais suffisamment pour qu'on te soigne comme il faut. Désignant d'un geste ample du menton, une direction à l'Ouest de leur position, elle reprit. Nous sommes trop loin du moindre village, alors je vais te conduire directement à mon abri. J'ai de l'eau, de la nourriture, du feu, un toit, et de quoi te soigner. »

N'attendant pas de savoir ce qu'Eryë en pensait, qu'elle agrée avec ce plan, qu'elle s'y refuse, ou même si elle avait la moindre question, Dalas partait déjà, un peu comme si elle savait que sa nouvelle rencontre la suivrait, son instinct le lui disait.

Et puis, il n'y avait pas quarante endroits où aller, non plus.

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Mer 28 Fév - 0:37
Sous un soleil de minuit
Ft. Dalas



Une fois le « choc » de la rencontre passée, la Kuroïte l'observe faire sans un mot, peu coutumière de la région dont elle n'avait que, jusque-là, entendu parler. Elle l'observa un instant encore sans un mot, son œil ocre et terni cassant avec le cyan de sa protectrice de l'instant, bien qu'elle doive lever le chef pour la fixer.

Elle-même ne savait qu'en penser, de toute cette situation. Habituellement, elle n'aurait pas levé le petit doigt pour la sauver, pas sans un accord au préalable, mais son instinct l'avait fait réagir face à ce danger, son danger. Elle n'avait aucune réponse face à tout cela, entre la perplexité et la curiosité. La destinée lui avait joué des tours par le passé, de nombreuses fois. Est-ce là encore une déception ? Un ennemi qui ne s'est pas encore dévoilé ? Ou alors la chose la plus précieuse de son existence jusque-là futile ? Difficile à dire, surtout en cet instant.

À son rictus, on peut sentir Eryë un brin plus distante néanmoins, notamment lorsqu'elle sort une lame avant de se détendre de plus belle en l'observant faire. Elle se faisait un trophée, ainsi ? Chose étrange pour sa personne alors qu'elle crache de la fumée de tabac des narines de nouveau.

Il en va sans dire, sans sa cape et ainsi vêtue, le corps tout entier de la femme se fend de petits tremblements qu'elle tente de camoufler. Essaie-t-elle de garder la face à cette femme la dépassant d'au moins deux têtes ? Oui, sans nul doute.


Eryë

J'ai un don pour cela, les actions stupides, lorsque je n'ai pas le temps d'en analyser chaque dénouement. Dans ce cas précis, je manquais de temps et... Mh.



Elle n'en dira pas plus, pour le moment. Par peur de trop en trop dire ? Peut-être. En vérité, elle-même ne sait pas pourquoi elle est intervenue dans cette chasse. En cet instant, ce n'était Eryë, ni Erèbe d'ailleurs, qui manipulait sa lame, seulement cette foutue destinée. Enfin, elle le croyait.


Eryë

De là d'où je viens, nous ne parlons pas de clans, mais... J'imagine que le mien serait « Hae-In ». J'en suis la dernière, je le pense du moins.



D'ordinaire, jamais l'épéiste ne se laisserait approcher d'aussi près, et encore moins manipuler par qui que ce soit, si ce n'est un médecin lorsque sa vie en dépendait. Et pourtant, ici même, Eryë la laissa faire lorsqu'elle examine ses braies, et sa chaire, déchirés.

Elle déteste le contact physique avec quiconque depuis... « certains évènements », et toutefois, elle haussa un sourcil en la voyant déchirer ses propres bas pour lui fabriquer un pansement de fortune, ne bronchant pas un seul instant. Elle ne se reconnaissait pas, elle qui était habituellement la femme forte et renfermée de l'assemblée, la voilà se laisser toucher et soigner par une inconnue.


Eryë

Vous vous en faites pour peu, à mon avis. J'ai connu pire, et puis, c'est vous qui étiez bloquée contre un tronc en difficulté... Vous l'êtes également, blessée.



Eryë souffle néanmoins un soupir en l'entendant. Était-elle si loin de la « civilisation » comme l'entendait l'Halogienne ? Alors sa carte est vraiment, vraiment mauvaise, ou bien son sens de l'orientation... Quoi qu'il en soit, elle resta là, sans un mot, l'observant partir et prendre la route de son camp.

Était-ce réellement une solution de la suivre ? Le devait-elle ? Erèbe, pour une fois, se montrait particulièrement calme bien qu'elle fut à deux doigts de se révéler. En temps normal, il faudrait la maintenir des heures au sol pour qu'elle commence à regagner une once d'humanité, et Dalas avait réussi à la faire disparaitre aussi rapidement d'un clignement.

Il y avait définitivement quelque chose, une once d'espoir ou son désespoir ? En tout cas, elle viendra rapidement la rejoindre à ses côtés, la suivant dans la neige immaculée de l'Allée bleue, sans savoir à quoi s'attendre.
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Dalas Skam
Mer 28 Fév - 3:03
Sous un soleil de minuit
Ft. Eryë


Ainsi la marche débutait. Dans un froid mordant, bien qu'heureusement, sans blizzard. Il ne manquerait plus que ça, eh ?
Dalas guidait Eryë, et, chose amusante à noter, la différence d'empreintes de pas, enfoncés dans la neige, faisait que les siens formaient peu ou prou le double, ou le triple, de la circonférence de ceux de la Kuroïte. Au moins, si elle venait à la perdre de vue, ce ne serait pas bien compliqué de la retrouver...

« Mon clan n'est pas bien grand non plus. Le temps a emporté les anciens, et les plus jeunes se sont dispersés. Assimilés par les plus forts, ou simplement partis. En tant que dernière véritable représentante du clan Skam, je te comprends. »

Cette escapade dans la nature durera un moment. L'absence de points cardinaux dans le ciel empêchant de déduire véritablement de l'heure écoulée, il était cependant certain qu'une bonne heure était passée. Une heure durant laquelle l'Halogienne ne faisait pas grand-chose pour rendre ce moment plus divertissant. Aucune véritable conversation, trop accaparée à s'assurer de les mener en lieu sûr, nul mot hormis quelques grognements bestiaux, à la manière d'un buffle prévenant de son droit de passage, adressés à une bête sur le chemin, plus petite qu'un loup d'Halogia, mais pas moins féroce, elles éviteront au moins d'avoir à se batailler sur la route.

Elle était dans son élément, c'est certain. Elle se mouvait dans les Cimes comme on l'attendait d'une native, la démarche assurée et confiante, son regard acéré ne plissant jamais les paupières, même lors d'une bourrasque occasionnelle.

« Nous y sommes. »

Elles se trouvaient dorénavant au pied d'une des nombreuses montagnes de la région. Face à elles, une énorme cavitée, formée, ou creusée à même la roche. C'était semblable à une grotte, l'antre d'un ours, ou pour les adeptes des récits romancés, celle d'un dragon.
Sur une alcôve de formation rocheuse, une torche se trouvait attachée par diverses lianières de cuir à un piédestal naturel. L'agrippant, la géante y créa ses premières flammes, en usant d'un moyen aussi rudimentaire que barbare ; taper avec un silex jusqu'à ce que les étincelles embrasent le tissu.

Désormais dotées d'une source de luminosité, la marche reprit, quelques minutes à peine. Toutefois, si Eryë éprouvait des doutes, la chose pouvant, pour un oeil extérieur, sembler de plus en plus suspecte, alors ce serait parfaitement légitime. Où est-ce qu'elle la menait..?
La réponse sera très rapidement fournie ; un campement provisoire était assemblé au fin fond de la grotte.

Il y avait tout le nécessaire du parfait petit aventurier. Un feu de camp allumé, des troncs d'arbre savamment découpés en guise de siège, et une broche de viande laissée à cuire depuis, semble-t-il, un moment, au-dessus. Au vu de sa générosité, ce n'était clairement pas du lapin ou un quelconque petit animal.
Une énorme tente en toile de jute, se situait plus loin, l'intérieur illuminé de quelques bougies, les ombres dessinées laissant entrevoir la présence d'un grand lit recouvert d'une, deux, voire peut-être trois couches de fourrure.

Et ici et là, c'était aussi divers que varié. La présence de tables ou présentoirs archaïques, conçus avec les moyens du bord, comportant dessus vivres, rations, équipement...
Cet endroit constituait un abri temporaire par sa simple nature, mais il est clair que Dalas était là depuis un moment.

« Je vais préparer les onguents pour ta blessure, bois un peu, ou mange. Tu trouveras un bol, ainsi qu'un petit couteau près du feu, pour découper ta viande. »

Dictionnaire du Halogien : Petit couteau, nom masculin pour désigner ce qui ressemble plutôt à un hachoir à viande, l'outil étant adapté à l'usage des Premiers-Hommes, moins pour les autres...

De son côté, Dalas ôtait ses pièces d'armure, l'une après l'autre. Petit à petit, sa carapace tombait, disposant tout cela un meuble, mais elle n'en perdit en rien de sa stature, tandis qu'elle reprenait enfin la parole.

« Normalement je n'amène personne, je vis seule, souvent recluse. Mais, à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle. Elle touchait un instant à sa propre blessure, secouant lentement le chef. Je m'en occuperai après, je suis entraînée pour saigner. Commençons par prendre soin de toi, c'est le plus important. »

Ne portant plus qu'un pantalon en tissu ébréché suite à l'affrontement, et un bandage de poitrine en guise de haut, elle était véritablement taillée comme un buffle. Ses épaules étaient larges, robustes, au même titre que ses bras dont les muscles étaient dessinés comme si un sculpteur les avait taillé dans sa peau à même ses outils.
Sa ceinture abdominale était comparable à une tablette de chocolat en six packs, et son dos musculeux laissait largement deviner qu'il avait dû évoluer et s'adapter pour soutenir le poids d'une si grosse armure.

Malgré tout, il était impossible de la confondre avec un homme. Oui, sa lourde poitrine était un signe évident que non, ce n'est pas un môsieur. Son corps en lui-même le criait, finalement, puisqu'au-delà de sa musculature, et sa stature gigantesque, c'était avant tout un corps fin au niveau de ses atours, l'absence de véritable graisse contribuant à lui offrir une silhouette des plus féminines, presque élégante.

Toutefois, comme pour dépeindre un tableau plus nuancé de la chose, ce corps n'était pas non plus parfait, d'un point de vue esthétique basique. En effet, il était couvert de cicatrices, absolument partout. Des pieds jusqu'à la gorge, tout son épiderme était parcouru d'anciennes stigmates du passé, certaines vieilles, d'autres récentes. Ici, ce qui semble être dû à une lame acérée, là, une morsure animale profonde, peut-être même ce qui s'apparente à des scarifications rituelles. En bref, c'était comme si un second artiste s'était amusé à user de son corps comme toile, mais à la différence du toucher méticuleux du sculpteur, le peintre, prit d'un coup de folie, aurait agité son pinceau dans tous les sens.

Une fois départie de son armature, elle se permettait un soupir suivi d'un roulement d'épaules, avant d'attraper l'onguent, un peu plus loin. S'asseyant sur un des troncs autour du feu, elle lui faisait signe d'approcher, trempant l'index et le majeur dans ce médicament à la consistance pâteuse.

« Qu'est-ce que tu fais ici, sur ces terres que personne hormis les "barbares" ne côtoient ? Elle plissa un oeil, un instant. Bien sûr, tu es libre de me poser tes propres questions. J'imagine que tu en as plus d'une. »
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